L'EQUIPE ARTISTIQUE
Christophe Lartilleux.
Manouche (par sa mère), né dans la famille du cirque Hart-Goujon, Christophe Lartilleux passe son enfance dans les caravanes et sillonne toutes les routes de France et d’Europe. Très jeune, il apprend la musique et la guitare avec son père Yvon Lartilleux qui fut accompagnateur des grands accordéonistes Jo Privat, André Verchuren et surtout Maurice Vittenet avant de devenir « banquiste » (musicien de cirque).
S'il est par filiation grand connaisseur du répertoire « musette », ses influences musicales sont multiples : du jazz fusion au bop, en passant par le flamenco ou le hard rock, la route de Christophe croise celle de musiciens aussi différents que Yoshko et Déborah Seffer, Vincent Courtois, Alain Caron, Larry Coryell, ou Laurent Korcia…
Fasciné depuis l'enfance par la musique de Django Reinhardt, avec l’envie de retrouver l’ambiance du Quintet du Hot Club de France, il crée en 1993 le groupe Latcho Drom, véritable tremplin pour les meilleurs musiciens du genre – les violonistes Costel Nitescu , Florin Niculescu, Aurélien Trigo ou les accordéonistes Emy Dragoi et Laurent Derrache - avec lesquels il parcourt le monde.
Musicien de renommée internationale, compositeur et arrangeur, guitariste virtuose, spécialiste du jazz et plus particulièrement du style dit « manouche », pédagogue accompli animé du souci de transmettre la passion qui l'anime, chercheur infatigable au savoir encyclopédique, il est l'un des rares solistes à pouvoir réellement interpréter Django Reinhardt avec la vérité du toucher et du son, comme en atteste son dernier opus, réalisé dans les conditions matérielles et technique des enregistrements d'après-guerre.
Habité d'une curiosité universelle pour tout ce qui a trait à la musique, il aborde la musique orientale depuis sa création « Lungone Dromenca » en 2006 , et rencontre en 2011 le virtuose du luth et spécialiste des musiques arabo-andalouse et amazih Abdelkarim Gagou.
L'immédiate complicité des deux artistes devait déboucher sur le projet de création commune « Aman Michto », présentée au festival des cultures Oasiennes de Figuig 2012, à l'issue d'une résidence artistique qui les réunissait avec le Figuigui Ali Haddad (percussions) et le complice de longue date de Christophe, le guitariste et chanteur Philippe Cuillerier.
Discographie :
- La Sorcière, 1993.
- La Verdine, 1996.
- Live in Madrid, 1997.
- Déborah, 1999.
- T.O.M, 2006-2007.
- Sur le chemin de ma maison, 2012.
Liens :
Abdelkarim Gagou
Abdelkarim Gagou, plus connu dans sa ville natale sous son nom d’usage Kari Âmar, est né en 1972 à Figuig, une oasis préservée au sud de la région de l'Oriental au Maroc. Son don musical et sa maîtrise parfaite du luth arabo-andalou lui valent une très haute réputation dans le cercle des musiciens classiques, laquelle s'étend progressivement à tout le Maroc, et en France où il se produit désormais régulièrement.
Sa passion pour la musique – orientale essentiellement – il l'acquiert dès sa plus tendre enfance à l'écoute des chanteurs égyptiens Farid Al Atrach, Riad Sanbati, le Libanais Marcel Khalifa, l’Irakien Mounir Bachir dont il apprend par cœur beaucoup des partitions et bien des passages de leurs chansons. A 10 ans il fabrique son luth appelé « ssintra », avec un bidon d’huile, des fibres de câbles de freins de bicyclette et des clous en guise de chevilles. Comme tous les jeunes figuiguis de sa génération, il commence à jouer d’abord avec deux cordes, puis trois, et ainsi de suite, pour accompagner les chansons de Hamid Zahir ou d’Abdelhadi Belkhayyat. En 1982, pour l’encourager, son père lui achète des petits livres de musique, et plus tard lui permet de prendre ses premières leçons de solfège à la maison des jeunes de Zenaga avec l’artiste Omar O’ Lhaj (Saldin) qui donnait des cours de musique bénévolement. Son père lui offre son premier luth pour ses quatorze ans, en récompense de sa réussite scolaire. C'est à cette époque qu'il commence à jouer avec le groupe musical de Zenaga, notamment pour les célébrations de mariages, et à jouer également du violon avec Mô Balla, Omar O’ Lhaj, Abdelmalek O’ Boutkhil, Miloud Aheddad, ou le défunt Mô Moussa.
Bac en poche, il anime des soirées musicales dans la cité universitaire Mohammed Premier d’Oujda et commence ses études musicales au conservatoire où il est admis d'emblée en 3ème année. Il est bientôt choisi pour accompagner dans leur lecture théâtrale les deux comédiennes Nadine Demange et Benedicte Guichardon en tournée dans les différents Instituts Français au Maroc. Cette expérience d'interprétation-improvisation musicale à partir d’un écrit littéraire lui ouvre différentes opportunités de collaborations tant au Maroc qu'en France où il participe notamment au Festival de l’Arpenteur aux Adrets et à l’UNESCO où il anime en mars 2011 une manifestation culturelle pour l'inscription de l'oasis de Figuig au patrimoine de l’humanité. C'est là qu'il rencontre Christophe Lartilleux (Latcho drom), virtuose de la guitare, spécialiste du jazz « manouche », lequel abordait la musique orientale depuis sa création « Lungone Dromenca » en 2006.
L'immédiate complicité des deux artistes devait déboucher sur le projet de création commune « Aman Michto », présentée au festival des cultures Oasiennes de Figuig 2012, à l'issue d'une résidence artistique qui les réunissait avec le Figuigui Ali Haddad (percussions) et le Français Philippe Cuillerier (guitare et chant). Un spectacle cinq fois représenté lors d'une tournée des festivals musicaux de Champagne-Ardenne en juillet 2012.
Il enseigne aujourd'hui la musique au conservatoire de Djérada et se consacre ses propres projets musicaux. Il travaille notamment sur un album de chansons amazighes de Figuig et projette de publier un livre de partitions inédites et de transcriptions d'une sélection de chansons marocaines et orientales de référence.
Attaché à sa terre d'origine et fin connaisseur de son patrimoine musical et poétique, il est partout l'ambassadeur de l'oasis de Figuig où il ambitionne d'encourager la jeunesse à la pratique artistique par la création d’un centre de formation, voire d’un conservatoire. Comme beaucoup de jeunes s’intéressent à la musique, il aimerait les inciter à « chercher dans leur patrimoine les ressources pour produire des chansons qui aspireraient à l’universel ».
Une démarche artistique dont il est un modèle.
Liens :
- http://www.youtube.com/watch?v=pWvdToiO998
- http://www.youtube.com/watch?v=46VGYcdVcmw
- http://www.youtube.com/watch?v=LRiHQA06aDg
Philippe « Doudou » Cuillerier
Né à Versailles en 1961 dans une famille de musiciens. Philippe « Doudou » Cuillerier débute son apprentissage musical par le tambour de fanfare et le saxophone. Il s'éprend ensuite de la guitare picking à l’écoute des disques de Marcel Dadi. De cet enthousiasme découle naturellement l'envie d'étudier la guitare jazz et l'harmonie.
Sa collaboration avec Angelo Debarre, débutée en 1984, est déterminante dans l'aboutissement de ses projets. Il devient la «pompe » de renom dans le milieu du swing manouche. Il est alors sollicité par les grands du style : Romane, Babik Reinhardt, Christophe Lartilleux, Florin Niculescu, Rodolphe Raffalli, Christian Escoudé, Biréli Lagrène, Tchavolo Schmitt, Marcel Azzola, Didier Lockwood, Patrick Saussois, Lemmy Constantine, Dorado Schmitt, Ludovic Beier, Marcel Loeffler, David Reinhardt…
A leurs côtés, Doudou a l'occasion de dévoiler son talent de chanteur et, fait plutôt rare dans le swing manouche, les leaders lui demandent régulièrement d'épicer leurs shows de chansons manouches et de scats rageurs.
Si l’articulation culture orale/culture écrite constitue un des axes essentiels du message transmis par Doudou dans le cadre de ses spectacles, le terreau familial dans lequel il a baigné n’y est certes pas complètement étranger. « Mon père était musicien, rappelle-t-il, premier prix de Paris de saxophone et violoniste, mais en même temps accordéoniste, pianiste et flûtiste/clarinettiste autodidacte, sachant grâce à sa culture de bal broder autour des thèmes….Donc, à la maison, avant l’âge de six ans où il a commencé à m’apprendre le solfège et le saxo, j’ai toujours tapé sur des trucs, soufflé dans des machins et même joué du piano comme ça, tout seul… J’ai compris après, quand j’ai fait du bal avec les accordéonistes, et quand j’ai accompagné Angelo à la Roue fleurie (qui me disait : « te casse pas la tête, c’est en ré mineur) – fallait bien trouver les accords, que cette culture là était importante (« quand il faut jouer, il faut jouer »), mais aussi que la jonction était importante et qu’en ayant les deux, t’avait plus de chances de t’en tirer qu’en n’en connaissant qu’un bout. C’est ça qu’on veut transmettre ! »
Nourri par une expérience de vingt ans d’enseignement en école de musique, Philippe Cuillerier fait preuve d’un goût indéfectible pour le contact avec les enfants, comme en attestent ses créations « Mister Django & Madame Swing » et « Doudou à feu doux » qui enchantent partout petits et grands, mêlant avec bonheur « classiques » du jazz, création originales et le répertoire le plus large de la chanson, qu'il adapte avec talent et humour.
« A l’origine, je n’ai appris la guitare que pour chanter, explique-t-il. J’ai grandi comme ça….Allons vers le naturel ! J’ai cessé de me prendre la tête, pour essayer de me faire vraiment plaisir. Je continue de travailler (en étudiant des morceaux, en trouvant encore de nouveaux accords, en travaillant toujours des valses…), mais j’ai compris que je n’aurai jamais fini de découvrir des trucs tous les jours…. »
Ali Haddad
Né en 1965 à Figuig, oasis préservée au sud de la région de l'Oriental au Maroc, Ali Haddad est fidèle à la terre qui l'a vu naître puisqu'il y vit toujours, partageant son temps entre les deux activités autant ancestrales que nécessaires en ces terres isolées que sont la menuiserie (où il excelle à travailler le bois de palmier, ressource vitale de l'oasis) et la musique, associée à la poésie.
Percussionniste sensible et fin connaisseur des répertoires traditionnels amazigh et classique arabo-andalou, il accompagne la plupart des artistes de sa région pour animer concerts et célébrations rituelles.
Musicien incontournable du festival des Cultures Oasiennes de Figuig, il fut naturellement invité dans le cadre de la 6e édition par son ami Abdelkarim Gagou (luth) à participer du projet de création « Aman Michto » avec les Français Christophe Lartilleux (guitare) et Philippe Cuillerier (guitare et chant), dont les représentations en clôture du festival et en tournée des festivals estivaux de Champagne-Ardenne en juillet 2012 auront rencontré un vif succès.
Sa disponibilité, sa large ouverture d'esprit, et la sympathie naturelle qui se dégage de sa personne y auront sans nul doute contribué.